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Pour le 100e de la Ville de Hearst, plusieurs activités en lien avec l’histoire de la capitale de l’orignal ont été organisées par des sous-comités. L’un d’entre eux a eu l’idée de faire un parcours, style rallye, dans lequel les gens pourraient découvrir l’origine historique des noms donnés à certaines rues de la municipalité. 

Le choix des rues qui allaient figurer dans le rallye a été réalisé dans l’optique de toucher des catégories différentes de l’histoire de la Ville, qui font ce qu’elle est aujourd’hui. 

Terrain d’aviation 

Les rues Cessna, Piper et Beaver (maintenant la rue Hallé) portent le nom de petits avions nord-américains de l’époque. L’emplacement de ces rues était autrefois utilisé comme piste d’atterrissage d’urgence, communément appelée « champ d’aviation » ou « terrain d’avion de Louisbourg ». 

Découlant d’un projet national de création d’emplois pendant la crise économique qui sévissait au pays dans les années 1930, les pistes d’atterrissage ont notamment été utilisées par les avions militaires au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Par la suite, elles ont été utilisées par les avions du Département des Terres et forêts de l’Ontario (ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), par des avions militaires américains établis à leur base militaire de Pagwa qui venait chercher des ravitaillements. Même des avions privés de commerces, de chasse et de plaisance y sont passés. Selon les registres de la Ville, plusieurs personnes de la région ont obtenu leur licence de pilote sur ces pistes. 

Deux pistes étaient disponibles pour les atterrissages et on retrouvait des hangars d’avion à l’emplacement actuel de la Maison Renaissance sur la rue Hallé. La mise hors service des pistes s’est faite pendant les années 1950 et 1960 ; les hangars ont aussi été démolis à cette époque. Ce n’est qu’en 1981 que Hearst établira un vrai aéroport, situé sur un terrain plat, partiellement défriché sur les berges du lac Johnson. 

Carte disponible au Centre d’archives de la Grande Zone argileuse, collection CAGZA

Ce terrain jadis connu pour l’aviation est maintenant transformé : on y retrouve les deux bassins de sédimentation, la grande glissade l’hiver, le parc Léger avec son terrain de baseball et même La Maison Verte. 

Archives municipales de la ville de Hearst

Un petit tour à Louisbourg 

Près de la rue Cessna, la route qui traverse ce que les résidents de Hearst appellent communément Louisbourg se nomme La Petite Gaspésie. Son nom provient de l’appellation populaire d’autrefois. Selon Laurent Vaillancourt, on disait que c’était Mgr Pierre Grenier, vicaire général et curé, qui avait baptisé ce chemin ainsi et que tout le monde disait « allons faire le tour de la Gaspésie » à une époque. 

C’est peut-être par nostalgie que l’expression « faire le tour de la Gaspésie » était populaire parmi la population issue du Québec, leur rappelant la route 132, au bord de la mer. Dans son texte, M. Vaillancourt mentionne que le chemin longeait la voie ferrée et la rivière à partir de la route 11 avant de remonter vers le sud pour rejoindre la route 583, en direction de Jogues. « Tout ça, c’était bien avant la construction du pont de la route 11. On raconte que par temps sec, lorsque la rivière Mattawishkwia était à son plus bas niveau, les chevaux et les carrioles pouvaient y passer », écrit Laurent Vaillancourt. Il décrit aussi la romance qu’inspirait la route, un endroit bien connu pour les baisers d’adolescents. 

De nos jours, le chemin La Petite Gaspésie a un différent tracé. Une voie de contournement pour les camions à billots a été construite dans les années 1980. Depuis, le chemin change de nom dès que l’intersection de La Petite Gaspésie et du chemin Bégin sont traversés. 

La sortie de La Petite Gaspésie adonnant sur la route 11 était devenue trop dangereuse avec le chemin de fer et la circulation qui passe sur le pont. La Municipalité a décidé d’en faire un cul-de-sac et la portion de route plus près de la rivière s’arrête maintenant à l’édifice qui servait de bureau à l’entreprise forestière Levesque Lumber dans les années 80. Dans un gros projet de modernisation, les frères Levesque ont construit une nouvelle scierie sur le chemin La Petite Gaspésie en 1978. L’entreprise a fermé ses portes en 1992 et depuis, les bureaux ont été transformés en appartements, la scierie a été démantelée, le terrain est resté vague et « contaminé ». Au bord du chemin, un ancien parcours semble toujours faire le tour de la propriété qui est en fait utilisé l’hiver comme sentier de motoneige. 

« Hearst compte peu de rues dont l’appellation est directement inspirée des lieux géographiques comme le chemin La Petite Gaspésie et le chemin Gaspésie. Il y a la promenade Riverside, le chemin de l’aéroport et celui du lac Johnson dont les noms nous disent bien où ils mènent », écrit M. Vaillancourt. Il y a aussi l’Allée du cimetière, qui mène à celui-ci et la rue Algoma qui fait référence au nom du district auquel Hearst appartenait avant la création du district de Cochrane. Elle menait directement au chemin de fer de l’ACR (Algoma Central Railway). 

Route qui longe la rivière

Photo : Renée-Pier Fontaine